À l’affiche depuis quelques temps déjà, Un Homme Idéal. Un
titre qui interpelle, ne serait-ce que dans sa composition. Pierre Niney, qui
vient tout juste de quitter la Comédie Française pour servir la cause
cinématographique, se prête au jeu. Il incarne donc un déménageur, écrivain à
ses heures perdues en mal de reconnaissance, qui trouve dans une vieille maison
dont le propriétaire vient de décéder, un carnet contenant les souvenirs
entièrement rédigés du défunt pendant son service lors de la guerre d’Algérie.
Troublé mais avant tout désespéré, il se jette à corps perdu dans le vol de
mémoire, en plagiant mot à mot le petit carnet de cuir. Le succès est
fracassant, la reconnaissance lui ouvre enfin ses bras. Jusqu’au jour où un
corbeau le traque, que son éditeur le harcèle pour un deuxième roman, que son
secret s’ébranle de toutes parts. L’homme idéal est déchu.
En voyant la bande annonce, le synopsis ressemble
étrangement à du déjà-vu. En voyant le film, moins. Ici le sujet est traité comme un drame noir, et non de manière pimpante ou amusante comme on a
déjà pu le voir. Le succès, la gloire et les paillettes ne sont qu’une infime
partie du film, qui se concentre davantage sur la psychologie du personnage
principal, pris comme un animal en cage entre sa jeune compagne qui lui promet
amour, stabilité, et réussite sociale et ce mensonge qui lui fait commettre les
pires atrocités. Le jeu d’acteur s'avère particulièrement admirable, notamment
celui de Pierre Niney, qui semble s’enfoncer sans fin dans les bas-fonds de la
noirceur. Côté scénario, un corbeau peu effrayant et des rebondissements courus
d’avance rendent le film un peu décevant. Seule la fin se révèle
particulièrement surprenante. Un thriller français original.
Jessica Crochot
L3 Lettres et Arts