The Grand Budapest Hôtel, de Wes Anderson
Départ immédiat pour le Clownesque !
The Grand Budapest Hotel : titre
énigmatique évoquant à la fois un lieu hôtelier aux sonorités
françaises situé en Europe Centrale. Wes Anderson a décidé de
nous faire voyager… c’est parti !!
Tout d’abord ce dessin animé
grandeur nature réjouit les yeux. Profusion de couleurs : rose,
rouge, bleu, vert, violet, blanc, gris, noir (si c’est une couleur
merde). Le décor c’est les montagnes, c’est les collines, c’est
la neige, c’est le Grand Froid pour une Grande Intrigue. Vraiment ?
Même si la course au tableau est effrénée, le rythme sans temps
mort on devine à peu près la fin. Ca n’est pas tant la finalité
que les moyens qui sont utilisés qui nous intéressent. Des
évènements inspirés de divers livres de Stephan Zweig, voilà pour
ceux qui pourront se la ramener
culturellement/littérairement/artistiquement. Le tout servit par une
galerie d’acteurs dirigés intelligemment dont Anderson a tiré le
meilleur parti pour des rôles parfois à contre-emploi.
Hongrie 1985 au Grand Budapest :
un vieux monsieur Zero Mustapha raconte à un client de l’hôtel
(charming Jude Law) comment il est devenu propriétaire de l’hôtel.
S’ensuit un flash-back dans les années 30, le belle époque pour
l’hôtel alors à son zénith. Le Budapest accueille le microcosme,
le luxe est foisonnant et le prestige du service repose en parti sur
le concierge M.Gustave. Ralph Fiennes-à-rouflaquettes gère d’une
main de fer l’établissement et assure le confort de ses clientes
(et plus si affinités). Un nouveau lobby-boy, Zero Mustapha, entre à
son service et surpasse son maître. Un jour une cliente, Tilda
Swinton en artisto-cougar, meure et commence les ennuis pour le
concierge et l’hôtel.
Ce schmilblick coloré cache une
intrigue rocambolesque. Les mouvements sont cadencés, les pas
presque dansés, l’intrigue policière vire à une ballet morbide
et poétique. On retrouve des méchants et des traîtres joués par
des valeurs sûres tels Willem Dafoe en tueur psychopathe. Et un
méchant frenchie : Mathieu Amalric of course. Et un nouvel
inconnu dans le rôle de Zero Mustapha : Tony Revolori. Cet
acteur apporte la dose de loufoque et de cynisme qui contrebalance la
nonchalance et l’excentricité du personnage de Ralph Fiennes. Ce
duo fonctionne, on y croit.
Voir le film pour la beauté des décors
et cette saturation des couleurs. Pour la performance de déguisement
d’acteurs, méconnaissables et surprenants. Pour passer un bon
moment. Pour éviter d’aller voir des merdes au cinéma car un Wes
anderson reste une entité respectable au cinéma.
Romana
L3 Lettres & Arts
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