Cartel : (n.m)
a)
Entente
locale ou régionale de narcotrafiquants
b)
Défi d’ordre
privé par lequel est proposé un duel
c)
Encadrement
décoratif (cartouche)
Si le film Cartel peut bien se vanter de quelque
chose, c’est bien de la traduction de son titre en français, originellement The Counselor. Non content de parler du
milieu de la drogue, il répond de façon surprenante (et si ce n’est mieux) aux
deux autres définitions citées ci-dessus.
Dans les faits, Cartel réunit
cinq grands noms du cinéma : à savoir Fassbender, Cruz, Diaz, Bardem et
Pitt, un réalisateur très connu : Ridley Scott, un budget conséquent :
25 millions de dollars, et une campagne de communication non négligeable –qui n’a
pas vu ces affiches placardées dans toutes les stations de transports
parisiennes ces derniers temps? À
peine moins de deux semaines après sa sortie, Cartel caracole déjà au top du box-office de l’Hexagone, devant Gravity, film dont le mérite n’est plus
à présenter.
Alors, oui, il est bien question « d’entente
régionale de narcotrafiquants », puisque l’intrigue se base sur fond de
trafic de drogues. Mais Cartel est avant tout un défi lancé à soi-même ;
car il s’agit tout de même de rester deux heures devant un film où l’on peine à
comprendre le scénario, le développement de l’intrigue, les dialogues cryptés, les plans séquentiels
qui se superposent, voire parfois, l’intérêt de certaines scènes. À tel point
que l’on a l’impression qu’un grand soin a été particulièrement attaché à
développer le maximum de détails contingents à l’histoire même, et que les
rares informations nécessaires à la compréhension du film sont inscrits en
filigranes, laissant ainsi le spectateur à la dérive, loin –très loin- derrière.
La logique de l’histoire et la vraisemblable finalité du film semble ne se
profiler « explicitement » -comprenez « autant que possible »-
après une –longue- heure de confusion, lorsque la première action cohérente se
met en place. (Notez néanmoins que la deuxième heure n’est pas plus riche en
actions et en émotions que la première, et se trouve être en plus,
particulièrement prévisible…). Par conséquent, l’ensemble s’avère plus que
décevant et frustrant au vu des moyens mis en œuvre pour la réalisation d’un
tel film. Cependant, Cartel doit être
salué pour sa qualité esthétique (répondant ainsi à la troisième définition du
mot), qui à elle seule ne réussit pas à sauver le film, mais qui ne doit pas
pour autant lui être amputer.
Ceci dit, à plus ou
moins 7 euros la place, vous pourriez voir une multitude d’autres œuvres à la
qualité esthétique tout aussi irréprochable. Ou économiser pour le prochain afterwork. Ou acheter des tas de paquets de dragibus multicolores.
Bref, tout plutôt que ça.
Bref, tout plutôt que ça.
Jessica Crochot
L2 Lettres et Arts
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