lundi 3 février 2014

Cinéma - Critique : "12 years a slave".


Basée sur des faits réels, cette histoire nous raconte l'une des rare capture d'homme noir libre au milieu du XIXème siècle aux Etats-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, victime d'un get apens, est envoyé chez un propriétaire de plantation de coton, le cruel et dérangé Edwin Epps (brillamment interprété par Michael Fassbender). Solomon, homme cultivé, préfère cacher son savoir aux yeux du propriétaire pour ne pas éveiller sa haine, tout en tentant de se libérer.


Fouet, travail, nuits inconfortables, conflits, mort sont le lot de Solomon et de ses confrères. La question qui semble le plus s'imposer ici est celle du rapport maître/esclave. Le premier maître de Solomon, Ford, lui est agréable et exploite ses connaissances. Si ce n'est que la jalousie du jeune Tibeats, un blanc-bec qui n'hésite pas à vouloir remettre Solomon à sa basse fonction d'esclave abêti, forcera Ford à se séparer de Solomon. Steve McQueen cherche à nous montrer une certaine dualité du « maître » : un gentil, un méchant, peut-être est-ce d'ailleurs trop manichéen.

Patsey, la jeune esclave soumise à Epps, est sans doute le personnage le plus touchant du film. Tout être normalement constitué sera ému par sa volonté de mourir, par sa soumission humiliante, par sa douleur atroce lors de la scène où, victime de la colère du maître, elle sera fouettée jusqu'à épuisement, laissant son dos marqué à jamais par de profondes blessures, tout aussi profondes que celles ancrées dans sa mémoire.


Les voix sont profondes, articulées, la musique est sans doute un peu trop à côté de la plaque, McQueen ne lésine par sur le gros plan, certains sont longs, peuvent même devenir gênants par leur longueur, tout en restant d'une certaine manière intrigants. 

Oui, c'est un film que l'on peut mettre dans la case « tire-larme », fait pour nous émouvoir, nous raconter l'histoire terrible d'un homme voué à 12 ans d'esclavage, qui a survécu au lieu de vivre. Sans être transcendent, car le film n'offre qu'une destinée au lieu d'une vue globale sur l'esclavage, (mais aurait-ce été bien mis en scène par ce réalisateur?) l'argent dépensé n'est pas totalement perdu. Certains préfèreront le plus « fun » Tarantino et son Django Unchained.

Chers lecteurs, à vos avis.

12 years a slave, de Steve McQueen, avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Lupita Nyong'o, Paul Dano. Sortit en salle depuis le 22 janvier en France.



Solenne Daviau
Lettres et Arts


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