Plus que quelques jours avant la
fin de l’exposition du Grand Palais sur
Raymond Depardon. Photographe, réalisateur, scénariste, journaliste, créateur
de l’agence de photographie Gamma, membre de l’agence Magnum, grand voyageur…
voilà comment on pourrait présenter en quelques mots Raymond Depardon et ainsi
montrer l’étendue de son travail. Noir et blanc, couleur, photo journaliste ou
« photo d’art », il s’est essayé à tout.
L’exposition « Un moment si
doux », se concentre uniquement sur le travail en couleur de l’artiste. « Je ne savais pas que j’étais un photographe
de la couleur. Elle était pourtant là.
Dès les premières images ». Les photos présentées sont inédites. Le
grand palais nous donne à voir aussi bien des photos prises au cours de
reportages (des photos de commandes); que des photos « à part » dont
le thème est « libre », faites au cours de ses nombreux voyages par
plaisir de la photo et surtout de la couleur; que des photos prises dans
l’intimité de la famille Depardon dans sa ferme natale. Avec des photos allant
de 1950 à 2013 l’exposition permet de donner
une idée générale des travaux divers et variés effectués par l’artiste et de
montrer son évolution et ses dernières réalisations.
« Je fais les photos que tout le monde pourrait faire mais que
personne ne fait » c’est ainsi que Depardon décrit son travail. En
effet ses photos pourraient parfois paraître banales mais une vraie réflexion
se cache derrière. Depardon cherche à attirer notre attention sur les
« non événements » des ses photos. Des scènes aux apparences banales,
des moments de la vie de tous les jours, des scènes prises au dépourvu, qui
sous l’objectif de Depardon se transforment en véritable photographies d’art. Lors
de ses photos reportages Depardon ne cherche pas à montrer les événements, mais
les conséquences de ces événements, « je
photographiais une voiture criblée de balle, plutôt qu’un soldat courant dans
une rue sous les tirs » dit-il au sujet de la série Beyrouth, 1978. Depardon raconte ainsi par ses photos un récit
autrement. Toute la banalité des photos s’efface aussi face à cette utilisation
toute particulière du cadrage. Il y a en effet chez Depardon une importance de
trouver la bonne place pour la caméra, tantôt placée à proximité de ces sujets,
tantôt plus loin. Aucune série ne se ressemble et chacune offre de nouvelles
perspectives. De plus ses couleurs d’une grande douceur donnent une grande
beauté aux photos. Gros coup de cœur notamment
pour la série Glasgow, 1980, où les
ciels fuligineux ou inquiétants reflètent bien l'atmosphère de l'époque.
Le seule bémol que l’on puisse relever
est la longueur de l’exposition qui est assez courte, une seule grande salle.
Pour une exposition censée « célébrer l’œuvre photographique de
Depardon », une infime partie de son travail est exposée (150 œuvres). Puis bien évidement qui dit Grand Palais dit
monde, beaucoup trop de monde ! Mais en allant de l’Afrique à la Lybie, à
l’Amérique… jusqu’à notre douce France, cette exposition donne des envies de
voyages, de reportages, juste avec un sac à dos et un appareil photo. Une expo à voir et à revoir pour découvrir ou
redécouvrir un grand photographe de talent.
Vidéo de l’exposition : https://www.youtube.com/watch?v=9xY2l9Yl1Lo
Raymond
Depardon – Un moment si doux
Du 14 novembre
au 10 février
Grand Palais –
Galerie sud-est
Perrine Mériel
L3 Lettres et arts
Perrine Mériel
L3 Lettres et arts
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire