lundi 2 février 2015

Théâtre - Critique: J'ai terriblement envie de vivre de Bruno Abraham-Kremer

Souvent, on peut se faire une idée sur une petite pièce de théâtre, uniquement par son titre. Trop de gens s’arrêtent d’ailleurs sur ce point. Et première chose étonnante, le titre de cette pièce : “J’ai terriblement envie de vivre” entre déjà en totale opposition avec notre époque. Qui a envie de vivre au XXIème siècle ? Tout le monde ? Peut être, mais qui oserait le crier ?
Bruno Abraham-Kremer, lui ose l’affirmer. 


J’ai terriblement envie de vivre est l’interprétation de la vie du dramaturge le plus représenté au monde : Anton Pavlovitch Tchekhov. Par des extraits multiples et par un jeu de scène assez simple (trop simple peut-être ?) la solitude du comédien devient un dialogue phantasmé avec l’immense auteur russe.
C’est toujours avec humour que le message passe le mieux, ici, le spectateur est invité à s’immiscer dans la relation si intime d’un homme face à son idole.
Bruno Abraham-Kremer court, revient, repart, chante, crie, pleure et rentre dans la vie de Tchekhov de sa petite enfance jusqu’à ses derniers instants.


L’évènement le plus marquant de cette charmante pièce est sans doute ce passage derrière les rideaux composant l’arrière-scène. Pourquoi ? Comment ? A vous de le découvrir en allant admirer cette pièce qui transpire la sincérité, l’humain dans le bon sens du terme.
Une déclaration d’amour à laquelle on participe de loin seulement. On ne touche l’admiration qu’avec les yeux.


Une heure et demie de performance, seul sur scène avec un grand tapis roulé comme seul présentoir de repos. Voilà la simplicité dans le Petit Saint-Martin, toute petite salle de théâtre, charmante par sa disposition, charmante par l’atmosphère qui y réside. 
Finalement, en ressortant de la pièce, on a peut-être pas vu le plus grand chef-d’œuvre de tous les temps, mais l’on a été dans l’intimité la plus pure d’un homme envers son maître à penser, son maître à être. Et c’est peut-être ça qui nous donne à nous aussi l’Envie, une certaine “terrible envie de vivre”.


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Charles Rozanski,
 L3 Lettres Modernes

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